Epidémie de Chikungunya à l’île de la Réunion

Chikungunya mortel à La Réunion

L’épidémie de chikungunya, qui a touché 204.000 personnes sur l’île de la Réunion et provoqué 125 décès "directs ou indirets", est en phase descendante, selon le préfet Laurent Cayrel.

Lors de sa visite à la Réunion, Dominique de Villepin a affirmé "l’engagement total" du gouvernement pour aider l’île frappée par une crise sans précédent provoquée par l’épidémie de chikungunya.

Il a annoncé au total une aide de 76 millions d’euros pour La Réunion dans les domaines sanitaire, économique et scientifique, destinée à lutter contre l’épidémie de chikungunya. Cette enveloppe se décompose en 60 millions pour les entreprises, 7 millions d’euros pour l’aide sanitaire (dont 4 millions pour les produits anti-moustique et 3 millions pour les professionnels de santé) et 9 millions d’euros pour la recherche sur le chikungunya.

Le Premier ministre a annoncé également le déblocage de "9 millions d’euros" pour financer "l’effort de recherche des organismes publics sur le chikungunya".
Dans le domaine économique, Dominique de Villepin a annoncé que "le gouvernement était prêt aujourd’hui à mobiliser une enveloppe de 60 millions d’euros, à titre provisionnel, pour aider les acteurs économiques et notamment les petites entreprises à faire face aux pertes d’exploitation en relation directe avec l’épidémie". A l’issue de sa visite, le Premier ministre a annoncé qu’il reviendrait "dans trois mois" dans l’île "pour vérifier l’efficacité des actions engagées" contre l’épidémie.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a annoncé mardi qu’une équipe d’experts allait se rendre à La Réunion puis à Maurice, à Madagascar et aux Seychelles touchées par l’épidémie. Les experts feront un bilan des actions entreprises par les autorités.

En déplacement à la Réunion, le ministre de l’Outre-Mer, François Baroin, a rappelé les moyens importants mobilisés par le Premier ministre en faveur des victimes du chikungunya et a évoqué, dans un entretien au Journal de l’île de la Réunion, son plan d’aide gouvernemental pour faire face à l’épidémie.

Le ministre a rappelé les moyens mobilisés par le Gouvernement :

Des personnels médicaux et sanitaires ainsi que des équipements ont été envoyés sur place pour renforcer les équipes des établissements de soins de La Réunion.

Les ministres de l’Intérieur et de la Défense ont fourni des renforts en matière de sécurité civile y compris dans les fonctions d’Etat-major.

Le ministre de la Recherche a mobilisé des équipes spécialisées dans les maladies tropicales afin d’accélérer la mise au point d’un vaccin.

La ministre de l’Environnement a permis que soit engagé, avec le soutien des maires, une campagne exceptionnelle de suppression des décharges sauvages, qui font le lit des moustiques.

Le ministre du Tourisme a préparé, avec les acteurs locaux, les mesures de soutien et d’accompagnement du tourisme à la Réunion.

Un quasi pont aérien a été mis en œuvre afin d’assurer la sûreté de l’approvisionnement du matériel et des produits.

- Un dispositif de crise

Le Gouvernement a mis en place un dispositif de crise à deux niveaux :

Un niveau central mis en œuvre par les principaux ministères concernés : Santé, Intérieur, Défense, Recherche scientifique, Tourisme et Outre-mer. Ce niveau central a pour mission de traiter en anticipation l’ensemble de la problématique, qu’elle soit sanitaire, sociale, économique, logistique, recherche ou expertise.

Un niveau territorial : l’ensemble des services déconcentrés de l’Etat, sous l’autorité du préfet, sont mobilisés dans la lutte contre cette épidémie et ses conséquences dans l’identification des conséquences, la définition des besoins et la mise en œuvre des solutions arrêtées. Ce niveau territorial a été organisé en mode de type Orsec.

- Un observatoire économique

"Cette crise sanitaire est susceptible d’impacter l’économie réunionnaise. Cela concerne bien évidemment le tourisme mais aussi d’autres secteurs. C’est pourquoi j’ai demandé au préfet de mettre en place un Observatoire économique chargé d’évaluer précisément l’impact de l’épidémie, secteur par secteur, avec les collectivités locales et les professionnels", a annoncé François Baroin.

Le principe retenu est de réagir comme en matière de calamité naturelle :

- Une organisation de crise (guichet unique, procédures simplifiées)
Un dispositif de première urgence mobilisable immédiatement (chômage partiel, moratoire fiscaux ou sociaux, garantie d’emprunt de trésorerie)
Un dispositif plus complet destiné à faire face aux conséquences de fond de la crise dont le principe est arrêté et dont les enveloppes seront arbitrées en fonction des besoins.

Les principales mesures prises ou envisagées à ce stade, pour faire face au risque de crise économique causée par le chikungunya :

- La mise en place de services de remplacement de personnes
- Un examen des demandes de moratoires sur les dettes sociales et fiscales
- Le recours au chômage partiel
- Un effort de formation
- La mise en œuvre du FISAC (Fonds d’intervention et de sauvegarde de l’artisanat et du commerce)
- Un fonds de secours
- Une garantie des prêts bancaires.

A Mayotte, le chikungunya a atteint 2.423 personnes, selon la préfecture de cette autre île française de l’océan Indien.

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Dernière modification : 15/11/2010

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